Après la rentrée, le débat sur les alliances continue…

Publié le par pa.legoutiere

Les universités d’été du MoDem à la Grande-Motte auront eu le grand mérite d’apporter quelques messages clairs. Bien sûr, les médias nationaux n’auront retenu que « l’offre publique de dialogue entre tous ceux qui ont la volonté d'alternance en commun ». Et pour eux, une fois de plus, ces interlocuteurs ne peuvent être que les forces de gauche, au premier rang desquelles le Parti socialiste.

S’il est clair que les socialistes –tant divisés et désabusés qu’ils soient- composent le plus gros bataillon des opposants à la pensée, au système, et à l’action du président Sarkozy, ils sont loin d’être les seuls, on aura l’occasion d’y revenir.

Car l’un des messages les plus forts qu’aura lancé François Bayrou concerne le court terme, à savoir les élections régionales du mois de mars prochain.

En effet, nombre d’observateurs et d’acteurs du Mouvement Démocrate se trompent –ou pire, feignent de se tromper- en affirmant que les propos de Marielle de Sarnez lors de la réunion du club de Vincent Peillon laissaient augurer d’un rapprochement avec le PS dès les prochaines élections locales. Il n’en est rien ! En effet, le dialogue et l’éventuel rapprochement avec les opposants à Nicolas Sarkozy visent les élections présidentielle et législatives de 2012. Mais ne devraient avoir d’ici là aucune traduction locale.

François Bayrou l’a exprimé clairement lors du Conseil national du Mouvement : si toute alliance nationale avec l’UMP est écartée (on s’en doutait), il n’est en aucune façon question de faire systématiquement alliance au deuxième tour des régionales avec les listes du Parti socialiste. L’important est que la stratégie soit « cohérente » sans pour autant relever d’une discipline aveugle qui pourrait aller à l’encontre des réalités locales.

Il a d’ailleurs illustré cette orientation, lors de son discours de clôture, en affirmant : « Vous le voyez bien, pour notre mouvement, c'est vers des listes autonomes dans toutes les régions que nous allons aujourd'hui, mais je ne ferme pas l'avenir. »

Partant de ce constat, tout n’est pas réglé, loin de là, mais des perspectives se dessinent. On les trouve dans les réactions au discours de Corinne Lepage dimanche dernier. La préoccupation environnementale qui grandit dans l’opinion publique a largement gagné celles des troupes du MoDem encore timides vis-à-vis de ces enjeux. Il ne faut pas contenter de s’en féliciter : il faut aussi mettre cet état d’esprit à profit.

Concrètement, dans la perspective de la préparation des élections régionales, le dialogue doit s’ouvrir avec toutes les forces écologistes ouvertes à la gouvernance républicaine. Il peut aussi s’étendre aux centristes disparus dans des cercles de réflexion obscurs. Il peut enfin concerner les radicaux de tous bords, les uns déconcertés par le gouvernement, les autres découragés de leurs rapports avec le Parti socialiste. Sans oublier les personnalités de la société civile ou du monde associatif, qui sans vouloir se retrouver « encartées », se retrouvent dans la volonté de progrès humaniste exprimée avec force par François Bayrou.

C’est sans doute au prix de cet exercice aussi délicat qu’excitant, dans les régions où le Mouvement Démocrate ne dispose ni de la ressource humaine ni de l’assise électorale suffisantes pour construire des listes autonomes, qu’un discours extérieur aux partis dominants pourra trouver la force d’émerger. Et d’ouvrir les portes d’un second tour démocratiquement subversif…

Un second tour dont seul le Mouvement dans son ensemble, au niveau national décidera de l’orientation, comme l’a conclu François Bayrou : « c’est dans une décision délibérée tous ensemble, mais dans une décision nationale qui concernera toutes les régions, que nous fixerons les attitudes et les choix stratégiques que nous allons faire dans toutes les régions. »

Publié dans Régionales 2010

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V
Bravo pour cette analyse, c'est tout a fait ce qu'il faut retenir de nos UR !
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