Européennes : des résultats en trompe l’œil ?

Publié le par pa.legoutiere

Bien sûr, au premier regard, les résultats bruts apparaissent rudes. Pour le MoDem, mais surtout pour le Parti socialiste. On peut toujours se réfugier dans la réalité des chiffres, pour relativiser le succès de l’UMP, puisque le score national obtenu par les listes de la majorité présidentielle ne représente après tout que 10,8% des électeurs inscrits.

Mais un fait majeur est là : l’élection européenne est le moment privilégié du vote protestataire. Les Français qui se sont déplacés dimanche 7 juin ont largement manifesté leur attachement à la protection de l’environnement et à l’avenir de la planète. Faut-il y voir pour autant l’esquisse d’une recomposition du paysage politique ? Certainement pas ! Europe Ecologie n’est pas un parti politique. Voilà une bande bien organisée qui aura su profiter de l’absence de discours européen de la part des partis « traditionnels » pour faire fructifier leur fonds de commerce.

Pour autant, la donne n’en est pas changée. Entre un pouvoir droitier arrogant et une opposition de gauche diaphane, sans chef ni programme, les Français ont choisi à plus de 25% un vote « inclassable », réparti entre le MoDem et les différentes listes écologistes. La vérité ne sort que des urnes, et les Français ont montré leur désintérêt à l’égard des partis traditionnels.

François Bayrou a tout loisir –et il sait y mettre le temps- de méditer l’histoire : il y a dix ans, la liste du RPR était ridiculisée par une autre alliance de la carpe et du lapin menée par deux tristes sires –Charles Pasqua et Philippe de Villiers- que l’on aura tôt fait d’oublier. Huit ans après le dindon de la farce est devenu président de la République. Un virage européen manqué ne compromet donc en rien une ligne droite triomphale…

Publié dans Européennes 2009

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