Ensablement du Cher : amateurs s’abstenir !

Publié le par pa.legoutiere

LM 10 février photo sableL’histoire avait commencé début 2010 dans un halo de mystère : par une froide matinée d’hiver, le sable envahissait le Cher, à la confluence avec le ruisseau des Etourneaux. Au pied du Pont du Châtelet, plus du tiers du lit était encombré, détournant vers la rive droite le cours de la rivière, tandis que le ruisseau lui-même était gorgé de mètres cubes de sédiments.
Conséquences immédiates : il fallait interdire l’accès vers ces sables mouvants aux riverains, la pèche serait compromise à l’ouverture, sans parler de la navigation en canoë-kayak devenue impossible. Plus grave, la ville venait de réaliser de très importants travaux de prévention des inondations sur le ruisseau des Etourneaux ; or la végétalisation des berges n’avait pas encore été consolidée. L’efficacité de ces aménagements et donc la sécurité des habitations était en jeu !
Que s’était-il donc passé ? En novembre, la mairie de Prémilhat avait fait procéder à l’opération de vidange décennale de l’Etang de Sault, bien connu des Montluçonnais. Or, les 30 et 31 décembre, l’eau avait subitement monté à l’aval de l’étang, dévalant avec force le ruisseau des Etourneaux.
Une enquête assez brève suivie d’une expertise officielle ont permis de faire toute la lumière.
Ce qu’un regard amateur et le bon sens pouvaient laisser supposer était confirmé par un rapport d’expert. Le Maire de Prémilhat, dont la capacité à s’emporter relève d’une sorte de fatigant folklore, avait beau contester l’évidence : le sable du Cher provenait de l’étang de Sault ! Or, tout propriétaire d’une retenue sur un cours d’eau est responsable de l’impact de celle-ci sur le milieu aquatique, comme l’a d’ailleurs rappelé l’arrêté préfectoral d’autorisation de vidange. LM 9 fevrier sable cons daggloAu demeurant, quand bien même le sable n’aurait « fait que passer » par l’étang de Sault, comme l’ont laissé entendre plusieurs rumeurs, la responsabilité de la commune de Prémilhat aurait été la même, ce que l’irritable édile a longtemps feint d’ignorer.
Acte délibéré ou maladresse ? Depuis, le débit de la rivière a déblayé le sable et la polémique s’est éteinte au fil de l’eau. C’est la fin de cet épisode vaseux, dont il reste un enseignement. Finalement, la ville de Montluçon ne devrait pas engager de procédure contre celle de Prémilhat, afin de ne pas pénaliser les contribuables de cette petite commune. Et prendra à sa charge les quelques milliers d’Euros nécessaires pour effacer les traces de cet incident. Mais cette mésaventure doit rappeler à chacun que la gestion de l’eau est une affaire sérieuse qu’il convient d’aborder sans amateurisme ni légèreté. La ville restera donc très vigilante à l’avenir pour tout ce qui concerne cet étang situé à l’amont immédiat de son territoire.

Publié dans L'Environnement

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