Gestion des ordures ménagères : tout repenser n’est pas impossible

Publié le par pa.legoutiere

La gestion des déchets est l’un des importants enjeux environnementaux qui se posent aux sociétés contemporaines. Il l’est encore plus quand les densités de population sont élevées et fortes productrices de déchets, comme c’est le cas en Europe occidentale.

Concrètement, durant des décennies, nous avons, en France, entreposé ou enfoui nos déchets ménagers dans des décharges. Aujourd’hui, cette solution n’est plus acceptable. D’autant plus qu’il existe techniquement tout un panel de nouvelles solutions.

alimentation-d-une-alv-ole-de-d-charge.jpgL’enfouissement pose en effet de graves questions quant à son impact sur l’environnement. Ces effets sont mal mesurés. Peut-être, d’ailleurs sont-ils difficilement mesurables, car très étalés dans le temps. Par exemple, malgré les progrès accomplis par les industriels exploitant les décharges, il existe de réels dangers, comme l’infiltration des liquides issus de la macération des déchets (les lixiviats) dans le sous-sol et vers les nappes phréatiques, ou le ruissellement des eaux de pluies le long des décharges vers les cours d’eaux.









Une-alv-ole-de-la-d-charge-de-Maillet.jpgEnfin, plus généralement, il n’est plus acceptable de faire le cadeau aux générations futures de collines joliment gazonnées mais recouvrant des montagnes de détritus rendant impossible toute culture destinée à l’alimentation. Enfin, en constatant que la place commence à manquer, on comprend facilement que les nuisances imposées aux riverains (odeurs, rotation de camions, etc.) ne peuvent que s’aggraver au fil du temps.

Or, il existe de nouveaux procédés qui présentent de réelles garanties technologiques vis-à-vis de l’environnement, même s’ils sont parfois contestés, comme la méthanisation, et surtout l’incinération. Ces techniques permettent de produire de l’électricité, de la chaleur, ou les deux, pour alimenter un quartier, un site industriel, ou un équipement public.

Les opposants à la mise en place de tels équipements arguent d’une considération de bon sens : c’est à la source qu’il faut réduire la production de déchets potentiels. Mais il s’agit d’une  position de principe, car ce sont les méthodes de production et de conditionnement des biens de consommation courante et notamment de l’agroalimentaire qu’il faut revoir. Il y a fort à parier, pour prendre une exemple symbolique, que dans quelques décennies, si ce n’est dans quelques années, l’on verra réapparaître les bouteilles en verre consignées –que de souvenirs d’enfance !- en lieu et place des bouteilles en plastique : compte tenu de l’élévation du prix du pétrole, elles deviendront en effet de plus en plus chères. Plus chères en tous cas que le recyclage du verre !

R-sultat-du-tri-plastiques--papiers-et-cartons.jpgMais s’opposer aujourd’hui à la mise en place de nouvelles unités de traitement, c’est reporter le problème à des lendemains meilleurs. Et en attendant, on continue à enfouir de plus belle. Or certains de nos concitoyens s’étonnent de voir les factures augmenter alors que le volume de déchets semble diminuer. Ce phénomène est du à l’évolution d’une taxe nationale : la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes). Cette taxe, particulièrement élevée sur l’enfouissement, vise à dissuader la production de déchets, car plus les années passent, et plus la taxe est élevée. Pour payer moins, il faut donc que chacun produise moins de déchets, soit en changeant ses habitudes d’achet, soit en améliorant le tri sélectif, soit aussi en recourant dans son jardin aux composteurs individuels. C’est au prix du changement de comportements que les contribuables paieront moins.
 
En conclusion, il y a urgence à faire autrement. Comme le dit le slogan de l’ADEME : faisons vite, ça déborde !

Photos : Roger Tripier

Publié dans L'Environnement

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M
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Les représentants des politiques locales, municipalités, communautés d'agglomérations, n'ont-ils pas le pouvoir d'imposer des solutions pour influer sur la gestion des déchets ménagers. De toute<br /> évidences le tri et la valorisation sont les solutions "intelligentes" au vue des volumes de déchets ménagers à traiter.<br /> Pourquoi les politiques ne servent-ils pas plus de levier? Quelle est l'implication possible des citoyens pour soutenir les démarches d'élus qui veulent faire bouger les lignes?<br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> Pascal MALVEZIN<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> S’agissant du tri, les Montluçonnais sont dans la moyenne nationale. Il est donc possible de faire nettement mieux. De gros efforts de communications sont menés, notamment en direction des<br /> enfants ; ce sont souvent eux en effet qui entrainent leurs parents à trier.<br /> <br /> <br /> Les élus sont bien sûr très attentifs au développement de nouvelles solutions, particulièrement en ce qui concerne le traitement des déchets ne pouvant pas être recyclés. Voir l’article<br /> publié sur ce sujet<br /> <br /> <br /> Mais les décisions sont difficiles à prendre car elles engagent de très nombreuses communes. Cela est nécessaire car il faut une « masse critique » de déchets justifiant de gros<br /> investissements : ceux produits par notre ville ou même par notre agglomération ne sont pas suffisants. Et décider à plusieurs dizaines reste plus difficile que décider tout seul. Il faut<br /> discuter et convaincre !<br /> <br /> <br /> Les citoyens, eux, sont les acteurs du tri au quotidien. Il est entre autres très important de veiller aux « déchets verts ». En cette saison, il faut les emmener les feuilles mortes en<br /> décharge ou s’en servir en compost dans les jardins. Sinon, la taxe va s’alourdir pour tous !<br /> <br /> <br /> En vous remerciant de votre attention,<br /> <br /> <br /> Pa-L<br /> <br /> <br /> <br />